Qu’est-ce que mener une vie philosophique? Dans l’Antiquité, les philosophes grecs ne pouvaient détourner la recherche de connaissances et de sagesse d’une quête d’un art de vivre. Les philosophes ne se contentaient pas de réflexions théoriques et de construction de systèmes explicatifs de la nature et de l’homme. De plus, ils s’engageaient dans une pratique quotidienne impliquant leur être en entier, soucieux de mener une vie bonne. Leurs actions se devaient d’être cohérentes avec leurs principes éthiques. Certains goûtaient aux plaisirs modérés, d’autres pensaient en marchant, la plupart s’adonnaient à l’acquisition de vertus (courage, justice, modération et sagesse) et, enfin, quelques-uns exerçaient leur corps en s’entraînant pour acquérir des vertus corporelles comme la résistance, l’endurance et la maîtrise de soi.
Aujourd’hui, mener une vie philosophique impliquerait peut-être aussi de réfléchir sur ses actions, de s’observer soi-même, de prendre soin de son corps et de son esprit, de méditer mais aussi de lire, d’écrire et de discuter à la recherche de la vérité, de la connaissance de soi et des autres, tout en réfléchissant sur son impact sur l’environnement. Nonobstant, l’être philosophique ne pourrait s’adonner à ces pratiques sans se demander : pourquoi est-il important de vivre ainsi ou de continuer sur cette voie au quotidien? Sans se demander aussi : est-ce que cela m’interpelle et m’inspire ici et maintenant? Y a-t-il mieux à faire, à penser? L’être philosophique peut-il réellement continuer à vivre sa vie sans écoute, ressenti et attention?
JANVIER 2019